Psychiatrisation des adversaires politiques.
Découvrez l’exploitation de la fausse accusation de folie comme outil de manipulation mentale, une technique utilisée tant par les régimes démocratiques que totalitaires. Cet article profond plonge dans l’histoire et l’utilisation politique de la maladie mentale pour réduire au silence les voix dissidentes, en s’appuyant sur des perspectives historiques, religieuses, et psychologiques. Une exploration captivante qui vous fera réfléchir sur la fine ligne entre la santé mentale et la manipulation politique.
Je voulais aborder la question de la fausse accusation de folie. C’est l’une des technique les plus importante et les plus utilisé, tant par les pouvoirs dit démocratique que par les régimes autoritaires. L’URSS comme l’Allemagne nazie internaient d’office les opposants dans des asiles psychiatriques. Je n’aborderais pas le sujet, déjà mainte fois étudiée ailleurs, pour me consacrer au troisième régime totalitaire, le nôtre.
I. La folie dans le Christianisme.
J’invoque à l’appui de mon explication, le Christ lui-même. Voici ce qu’il disait dans le sermon de la montagne :
« Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens : « Tu ne tueras point, et celui qui tuera mérite d’être puni par le tribunal. » Et moi, je vous dis : Quiconque se met en colère contre son frère mérite d’être puni par le tribunal ; et celui qui dira à son frère : Raca, mérite d’être puni par le Conseil ; et celui qui lui dira : Fou, mérite d’être jeté dans la géhenne du feu. Si donc, lorsque tu présentes ton offrande à l’autel, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l’autel, et va d’abord te réconcilier avec ton frère ; puis viens présenter ton offrande. » (Mathieu, V : 21-24).
Ce passage que je connais depuis plusieurs années, ma donnée, l’idée d’écrire l’article précédent (sur la violence) et celui-ci, sur la folie. Si Jésus lui-même demande de ne pas être en colère contre son frère et de ne pas accuser son frère de folie, c’est que ces deux choses sont des thématiques importantes de la manipulation mentale. Un lien indéniable existe entre les deux. Violence et folie sont liées comme les deux jambes au corps humain. La géhenne du feu, c’est l’enfer. Celui qui se met en colère est toujours accusé de folie et la folie a toujours été considéré comme une malédiction de Dieu voir une possession diabolique comme nous le montre un passage du deutéronome et le Psaume XIV.
« Mais si tu n’obéis pas à la voix de Yahvé, ton Dieu, pour observer et mettre en pratique tous ses commandements et toutes ses lois que je te prescris aujourd’hui, voici toutes les malédictions qui viendront sur toi et t’atteindront :
(…)
Yahvé enverra contre toi la malédiction, le trouble et la menace, dans tout ce que tu entreprendras de faire, jusqu’à ce que tu sois détruit et jusqu’à ce que tu périsses bientôt, à cause de la perversité de tes actions, par lesquelles tu m’auras abandonné.
(…)
Yahvé te frappera de délire, d’aveuglement et d’égarement d’esprit. » (Deutéronome, XXVIII : 15; 20 ; 28).
Le Psaume XIV parle de la folie comme de la négation de Dieu.
« Au maître de chant. De David.
L’insensé dit dans son cœur : » Il n’y a point de Dieu !… «
Ils sont corrompus, ils commettent des actions abominables ;
il n’en est aucun qui fasse le bien.«(Psaume XIV : 1-2)
La folie sort de l’homme et le souille.
« Ayant rappelé le peuple, Jésus leur dit : » Ecoutez-moi tous, et comprenez. Rien de ce qui est hors de l’homme et qui entre dans l’homme ne peut le souiller ; mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui souille l’homme. Que celui qui a des oreilles entende bien. »
Lorsqu’il fut entré dans une maison, loin de la foule, ses disciples l’interrogèrent sur cette parabole. Il leur dit : « Vous aussi, avez-vous si peu d’intelligence ? Ne comprenez-vous pas que tout ce qui du dehors entre dans l’homme ne peut le souiller, parce que cela n’entre pas dans son cœur, mais va au ventre, et est rejeté au lieu secret, ce qui purifie tous les aliments ? Mais ajouta-t-il, ce qui sort de l’homme, voilà ce qui souille l’homme. Car c’est du dedans, du cœur des hommes, que sortent les pensées mauvaises, les adultères, les fornications, les homicides, les vols, l’avarice, les méchancetés, la fraude, le libertinage, l’œil malin, la calomnie, l’orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et souillent l’homme. » (Mars, VII : 14-23)
On le voit, il y a une double injonction paradoxale en apparence. Si le Christ interdit d’accuser faussement ses frères d’être fou (comme technique de manipulation mentale), il ne nie pas pour autant l’existence de la folie dans la société. La folie est perçue comme l’œuvre du diable. Nous verrons que les ennemis de l’Eglise utiliseront contre les catholiques l’accusation de folie, l’invoquant même contre Jésus, dans une sorte d’inversion accusatoire.
Il ne s’agit donc pas pour moi de nier l’existence de la maladie mentale, mais de parler de l’utilisation politique de ces maladies afin de faire taire des opposants dangereux.
II. La folie sous l’antiquité.
Le premier auteur à établir une classification des maladies mentales ainsi qu’une ébauche d’explication fut Hippocrate (460-375). Il est mondialement célèbre pour son serment, mais pas seulement. Pour établir sa classification, il va reprendre une ancienne théorie d’Empédocle, sur les humeurs, selon laquelle il y aurait quatre humeurs auxquelles correspondraient quatre propriétés fondamentales.
- le sang : le chaud.
- le phlegme : l’humide.
- la bile : le sec.
- l’atrabile : le froid.

Chaque humeur correspondrait à un type de personnalité :
- le sang : tempérament sanguine.
- la bile : tempérament bilieux.
- l’atrabile : tempérament mélancolique.
- le phlegme : tempérament lymphatique.
La maladie mentale serait le résultat d’un déséquilibre entre les quatre humeurs. Il propose cinq types de maladies mentales :
- la phrénitis.
- la manie.
- la mélancolie.
- l’épilepsie.
- l’hystérie.

La théorie d’Hippocrate connaîtra un succès considérable à travers les siècles jusqu’à notre époque. Certaine maladie dont il avait proposé le nom existe encore.
III. La théorie structurale de la personnalité (Bergeret).
Réalisons un immense bond dans le temps, car il n’est pas question d’exposer l’histoire de la folie à travers les siècles (un sujet qui me passionne depuis des années, par ailleurs). L’article sera déjà d’une taille exceptionnelle, en exposant simplement la théorie actuelle des maladies mentales et de son utilisation politique. Mais la thématique est d’une grande importance. Je suis toutefois contraint de couper l’article en deux sous-partie 3a et 3b.
Un auteur français va reprendre l’idée majeure d’Hippocrate en expliquant que chaque personnalité est naturellement stable, mais peut sombrer dans la pathologie en cas de déséquilibre. C’est la théorie structurale de la personnalité d’inspiration freudienne de Jean Bergeret. Mort en 2016, il publia « La personnalité normale et pathologique » en 1974. Pour ceux qui seraient intéressés par la théorie de Bergeret que je vais exposer partiellement dans cet article, je vous déconseille fortement de lire ce livre en raison de son caractère technique accessible uniquement à des gens ayant déjà de solides notions en psychologie (au moins deux voir trois années d’études). Je préfère prévenir pour ne pas être inondé de messages d’insulte.

Jean Bergeret est également l’auteur d’un « abrégé de psychologie pathologique » accessible a un public plus large. Il y expose les grands principes de sa théorie.

Bergeret reprend la théorie freudienne des stades du développement chez l’enfant.
Il distingue trois stades : le stade oral, le stade anal et le stade phalique.
A six ans, l’enfant va s’arrêter à un stade de développement. C’est ce stade qui va déterminer son fonctionnement psychique et donc une personnalité.

La structure de la personnalité est stable à l’intérieur de l’individu. C’est une « Modalités de comportement profondément enracinées et durables consistant en des réactions inflexibles à des situations personnelles et sociales de nature très variée.«
La personnalité ne devient pathologique que lorsqu’elle se rigidifie, entraînant des réponses inadaptées, source d’une souffrance ressentie par le sujet ou d’une altération significative du fonctionnement social.

Il existe plusieurs grandes catégories de personnalité et de sous-catégories avec des caractéristiques communes. On détermine la personnalité selon un répertoire de traits de personnalité plus ou moins accusés. Un individu peut ainsi être plus ou moins impulsif, introverti, dépendant, etc. Il peut également avoir quelques traits d’une personnalité et des traits d’une autre. Il faut alors chercher les traits dominants et les traits secondaires. Par exemple, on peut avoir trois traits de la personnalité hystérique et deux traits de la personnalité obsessionnelle.
Le passage de la personnalité normal à la personnalité pathologique va se faire par ce que les psychologues appellent un « mécanisme de défense ». Le mécanisme de défense est un processus psychique inconscient. Le plus important mécanisme de défense est le refoulement dont il convient de dire quelques mots.
Le refoulement est une opération par laquelle le sujet cherche à rejeter dans l’inconscient des souvenirs personnels conflictuels qui vont rester actifs tout en demeurant inconscient. Le refoulement est toujours sélectif, intentionnel et non définitif.
Il y a refoulement, car le Surmoi va interdire à un souvenir personnel de rester dans la conscience. Le Surmoi se compose des règles parentale et de la société. Le Surmoi va provoquer une tension au sein du psychisme. La seule solution pour mettre fin a la douleur psychique du a ce conflit entre le Surmoi et le souvenir va être le refoulement du souvenir dans l’Inconscient.
Toutefois, des éléments vont tenter de revenir dans la conscience. C’est le célèbre retour du refoulé.
Imaginons une boite de nuit (pour celles qui auront survécu aux confinements). Un vigile a l’entrée filtre les gens qui peuvent aller danser et accessoirement draguer les jeunes filles et ceux qui n’ont pas le droit. Le vigile, c’est le Surmoi, la boite de nuit, la conscience et l’extérieur, l’inconscient. Et puis soudain un élément déjà entrée à l’intérieur sème le trouble. Il drague trop lourdement une féministe. Le vigile avec ses gros bras musclé vient le mettre dehors.
Voilà le refoulement.
Mais monsieur lourdingue veut revenir à l’intérieur. C’est le retour du refoulé. Il va utiliser plusieurs stratagèmes pour entrer de nouveau incognito dans la boite. Il va utiliser plusieurs techniques dont voici une liste non-exhaustive.
Les actes manqués : ce sont des ratés dans l’action ou dans le discours. Ils ont pour fonction de révéler ce que la personne voudrait cacher. C’est le résultat d’un conflit entre deux intentions : une intention manifeste et l’autre qui est une volonté refoulée. Parmi les actes manqués, nous avons les lapsus. Le lapsus linguae, c‘est lorsqu’on dit un mot à la place d’un autre. Le lapsus calami, c‘est lorsqu’on va écrire un mot à la place d’un autre ou alors on lit un mot à la place d’un autre.
Au début du mandat d’Emmanuel Macron, j’ai été frappé par un lapsus qui annonçait la dérive dictatoriale de son régime. C’est un élément qui n’est jamais soulevé par personne, à mon grand étonnement. Emmanuel peut même être appelé le roi du lapsus.
Le 19 septembre 2017, il déclarait devant des Français expatriés à New York, qu’il souhaitait « sortir de l’Etat de droit… de l’état d’urgence pardonnez-moi… Je constate, pour ma plus grande inquiétude, que ça n’a suscitée aucune réaction d’indignation dans cette salle. Je ne sais donc pas comment le prendre. J’ignore si c’est de la torpeur ou de l’acquiescement, je choisis le premier !« .
Le mot refoulé « Etat de droit » est venu se glisser à la place « d’état d’urgence« . Ce qui signifie que dès 2017 Macron avait décidé de mettre fin à l’état de droit. Il y pensait déjà, mais ne pouvait pas le dire officiellement. Sa pensée est venue interférer avec le discours qu’il prononçait. Trois ans plus tard, il passa à l’acte.
Comme quoi certaines choses remonte a très loin. Un lapsus n’est jamais anodin. Il devrait toujours être pris au sérieux.
Les oublies : le lieu, la personne ou l’événement que l’on oublie à un lien avec quelques choses de pénible pour la personne.
Les faux souvenirs : on se souvient d’un autre nom qui n’est pas le bon. C’est un phénomène de déplacement. Le nom que l’on recherche doit avoir un lien avec le nom oublié.
Les souvenirs écran : on va très bien ce souvenir de quelques choses qui n’a aucune importance et cela cache quelques choses de très important, le souvenir important a été refoulé.
Les actes symptomatiques : on est maladroit ou on fait une méprise. Par exemple, on casse un vase par inadvertance. Ce vase a été offert par quelqu’un que l’on déteste.
Je parle du refoulement dans cette introduction aux pathologies mentales, car il joue un rôle majeur dans la distinction entre psychose et névrose. Le refoulement est typique de la névrose et en particulier de la névrose hystérique. L’absence du refoulement dans les mécanismes de défenses est caractéristique des psychoses. L’échec du refoulement va correspondre au développement d’un symptôme et correspond à l’impossibilité d’éviter l’angoisse. Les types de personnalités que nous verrons ensuite comportent un certain nombre de symptômes correspondant à un échec du refoulement.
Retenez bien ce point important : s’il y a névrose, il y a refoulement. S’il y a psychose, il y a absence de refoulement. La psychose va utiliser d’autres mécanismes de défenses archaïques dont je vous reparlerais.
Il n’existe pas de consensus définitif sur le regroupement par catégories des différentes personnalités pathologiques. Classiquement, on distinguait les personnalités psychotiques, des personnalités névrotiques. Les personnalités borderlines se situant à part.
Ce découpage a été en partie repris par la classification américaine des troubles mentaux. Il est présent dans le DSM III de 1980 et reprit dans le DSM IV en 1994.
Le DSM IV distingue :
- Le groupe A, qui correspond aux personnalités « psychotiques ». Il inclut les personnalités paranoïaque, schizoïde et schizotypique.
- Le groupe B, qui inclut les personnalités antisociale, borderline, histrionique et narcissique.
- Le groupe C, correspondant aux personnalités « névrotiques ». Il inclut les personnalités évitante, dépendante et obsessionnelle compulsive.
Cette classification en trois groupes a été abandonnée dans le DSM V de 2013. Elle est maintenue en annexe pour les praticiens qui souhaiteraient encore s’y référer. Donc je vais m’y référer d’autant que dès mes études en psychologie, j’avais perçu le caractère hautement politique de cette classification en trois types de personnalité pathologique. Un efficace outil de répression contre les opposants au pouvoir.
Nous avons exploré ensemble les abysses et les sommets des techniques de manipulation mentale, un voyage qui, nous l’espérons, vous a offert des clés de compréhension essentielles sur les forces invisibles qui modèlent notre perception du monde. Mais l’aventure ne s’arrête pas là, et votre voix compte dans cette exploration continue de la conscience humaine.
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